Jusqu’où les taux de crédit immobilier baisseront-ils ?
Ils n’arrêtent plus de baisser… En juin 2019, les taux de crédit immobiliers se sont établis à 1,25 %, un niveau de plus de 4 fois inférieur à celui du début des années 2000… et dont on retrouve l’équivalent dans l’immédiate après-guerre !
Ce sont les derniers chiffres publiés par Crédit Logement / CSA qui le confirment, le taux moyen accordé par les banques est descendu à 1,25 % en juin 2019. Et c’est historique ! Pensez-donc, depuis l’année dernière, où ils avaient déjà sacrément chuté, les taux ont notamment perdu 20 points de base : 19 points sur le marché des travaux (1,20 % en juin 2019), 20 points sur le marché de l’ancien (1,26 % en juin 2019) et 21 points sur le marché du neuf (1,28 % en juin 2019) et ce quelles que soient les durées d’emprunt. Concrètement, les taux d’emprunt sur 15 ans s’établissent à 0,99 %, 1,17 % sur 20 ans et 1,39 % sur 25 ans.
Malgré ce, la capacité d’achat flanche…
Un aiguillon qui pousse les ménages modestes et les plus jeunes à acheter. Les crédits deviennent de plus en plus accessibles. En juin 2019, les niveaux d’apports personnels s’établissent à 14,2 % (15,2 % sur le marché immobilier ancien et 14,6 % sur le marché de l’immobilier neuf), soit une baisse de plus de 13 % depuis l’année dernière à la même période.
Pourtant, malgré un contexte aussi favorable, le coût des opérations immobilières financées par emprunt reste à la hausse (+ 3,5 % pour le 1er semestre en glissement annuel). Il faut désormais 4,4 années de revenus contre 4,3 années de revenus il y a un an à la même période. Il est vrai que les revenus des ménages qui s’engagent dans ces opérations ne croissent que très lentement depuis le début d’année, de quoi pousser ces derniers à emprunter sur des durées plus importantes. Pour autant, le pouvoir d’achat immobilier des ménages ne cesse de décroître. Cette capacité diminue en effet dans 53 % des villes de plus de 100 000 habitants. La surface achetable, calculée entre le prix du m² et les revenus réellement disponibles des ménages, tend à se réduire dans près de 12 % des villes à l\’image d\’Orléans, Montpellier, ou Strasbourg, et se réduit nettement dans près de 35 % des villes comme Paris, Lyon, Marseille, Nice, Aix-en-Provence, Rennes ou encore Brest.
Journaliste de formation, Stéphane Menu intervient régulièrement dans des revues spécialisées sur le thème du logement et de l’immobilier. Il est aussi amené à animer régulièrement des débats.